Giacomo Maria Paitoni

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Jacopo Maria Paitoni
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Giacomo Maria Paitoni, né le à Venise, et mort le , à Zero Branco, est un bibliographe et érudit italien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sa vocation religieuse et ses débuts[modifier | modifier le code]

Né à Venise le , il embrassa l’institut des Somasques, et devint, par la suite, conservateur de la bibliothèque de leur maison di Salute, riche en éditions du 15e siècle, dont il publia de curieuses Notices dans les tomes 11 et 12 des Memorie della stor. litterar. (Venise, 1758), t. 1 et 2 des Nove memorie[1]. Tandis qu’il était occupé de rédiger le catalogue de cette bibliothèque, ayant relu l’Historia typographica de Sassi, il fut choqué de lui voir soutenir que Milan a été le berceau de l’art typographique en Italie, et revendiqua cet honneur pour la ville de Venise, dans une dissertation intitulée Venezia la prima città fuori della Germania dove si esercitò l’arte della stampa, ibid., 1756, in-8° de 48 pages ; nouvelle édition corrigée, 1772, même nombre de pages. Paitoni cite, à l’appui de son opinion, le Decor puellarum[2], et soutient que ce rarissime opuscule est sorti des presses de Nicolas Jenson, dès 1461, ce qui assurerait à Venise la priorité non-seulement sur Milan, dont il dédaigne d’examiner les titres, mais sur Subiaco et Rome, dont les premières éditions connues sont de 1465. Malgré tous ses efforts, le sentiment de Paitoni n’a pu prévaloir ; et il est même démontré que Jenson n’est pas le premier imprimeur qui ait exercé son art à Venise[3].

Ses travaux d'érudition[modifier | modifier le code]

Depuis longtemps Paitoni avait rassemblé des notes sur les traductions italiennes : le résultat de ses recherches avait paru dès 1742, dans la Raccolta Calogerana, tomes 32-36. À la sollicitation de quelques amis qui se chargèrent des frais d’impression, il se décida enfin à publier son travail, qu’il n’avait pas cessé d’augmenter, sous ce titre : Biblioteca degli autori antichi greci e latini volgarizzati, Venise, 1766-1767, 5 vol. in-4°. Les quatre premiers contiennent les auteurs anciens, rangés d’après l’ordre alphabétique ; et le cinquième, qui n’est pas moins curieux, les traductions de la Bible et des livres d’église. Chaque article est suivi de notes littéraires ou bibliographiques, la plupart très-intéressantes, et de remarques critiques sur les Traduttori de Scipione Maffei ; la Bibliot. Dell’eloquenza, de Fontanini, et la Bibliot. de’ Volgarizzatori, de Filippo Argelati[4]. C’est l’ouvrage le plus exact et le mieux fait que l’on connaisse en ce genre ; et il suffît pour assurer à son auteur une réputation durable[5]. Le P. Paitoni mourut à Venise, vers la fin de l’année 1774 (voy. le Journal des savants d’avril 1776, p. 232), emportant les regrets de ses confrères et de ses nombreux amis. Outre les écrits déjà cités, on connaît de lui la traduction des Problèmes de Diophante, insérée dans les Elementi di fisica, de Crivelli (Venise, 1744) ; celle du Laelius de amicitia, de Cicéron, ibid., 1763, in-8° ; et enfin celle du Discours pour Milon, qu’il se proposait de publier avec quelques autres opuscules auxquels il n’avait pas mis la dernière main.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il n’a publié de notices que sur les éditions imprimées de 1461 à 1484 ; les éditeurs des Nove memorie refusèrent d’y insérer la suite de son travail, par la crainte de fatiguer leurs souscripteurs de détails bibliographiques, auxquels tous ne pouvaient prendre le même intérêt.
  2. C’est un volume petit in-4° de 118 feuillets, de la plus grande rareté; on lit effectivement dans la souscription la date de M. CCCCLXI ; mais il est bien reconnu qu’il y a erreur dans cette date par l’omission d’un X, et que cet ouvrage n’a pu être imprimé avant 1471. Le P. Laire est un des bibliographes qui ont discuté cette question avec le plus d’étendue dans le Specimen historicum typogr. roman., p. 34-38. Le Decor puellarum est attribué à dom Jean de Dieu, chartreux vénitien, qui florissait en 1480.
  3. Voy. la dissertation de M. Pellegrini : Della prima origine della stampa di Venezia per opera di Giovani di Spira, Venise, 1794 , in-4°.
  4. La Biblioteca de l’Argelati fut imprimée, comme on sait, à Milan, après la mort de l’auteur ; mais les exemplaires en restèrent plus de dix ans dans les magasins du libraire. Le P. Paitoni, ayant obtenu la communication de cet ouvrage, le trouva si rempli d’erreurs et si défectueux sous tous les rapports, qu’il n’hésita plus à donner une nouvelle édition de son travail sur les Traductions. Le succès qu’elle obtint ranima le zèle du libraire de Milan, qui fit enfin paraître la Biblioteca de l’Argelati avec un nouveau frontispice portant la date de 1767. L’éditeur (Angelo-Teodoro Villa) y a joint une préface, où il nous apprend que Paitoni, ayant renoncé à continuer son travail sur les traductions, avait fait le sacrifice de ses notes à l’Argelati, et y a ajouté trois suppléments, contenant des additions et des corrections ; mais, malgré tout son zèle, l’ouvrage de l’Argelati, quoique plus ample, est resté très-inférieur à celui de Paitoni, que les amateurs doivent consulter de préférence.
  5. Rotermund cite un Supplément à cet ouvrage, inséré en 1776 dans le trente-troisième volume des Opuscoli scientifici e filologici, imprimés à Venise, et une Notice donnée par Paitoni, dans le tome 42 du même recueil, sur l’Etica di Aristotile, ridotta in compendio da Ser Brunetto Latini, Lyon, 1568.

Sources et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]